Psychologie de l'élève

 

Un enfant passe une très grande partie de son enfance à l'école. Il est primordial qu'il s'y sente bien, qu'il s'y sente en sécurité, qu'il s'y sente compris et qu'il y trouve sa place. 

 

Il faut donc être exigeant avec lui, affirmer son autorité et se faire respecter, mais aussi le rendre heureux et l'aimer. En 1839, un directeur de collège, le frère Théotique, a dit : « Commencez par rendre heureux ceux que vous voulez rendre meilleurs ». Il avait tellement raison ! Si vous souhaitez obtenir le meilleur de vos élèves, rendez-les heureux, rassurez-les, encouragez-les.

 

Enseigner est un acte d'amour. Un enseignant qui aime ses élèves et qui sait s'en faire aimer est plus efficace et motivant.

 

Comprendre l'élève

 

Tout instit est confronté à des élèves qui ne fonctionnent pas comme prévu : soit ils inquiètent par leur comportement, soit par leur niveau scolaire. Il est alors facile de les blâmer, de les accuser de ne pas faire d'effort, de ne pas y mettre de la bonne volonté, d'être feignants, de "se moquer du monde". Ce sont des choses que l'on entend dans les classes et qui ne peuvent qu'aggraver la situation. Il ne faut pas blâmer un élève avant d'avoir compris pourquoi il se comporte mal ou réussit mal. Commencer par des reproches ne peut que l'enfoncer dans ses difficultés ou son mauvais comportement et le décourager.

 

L'élève est souvent accusé alors qu'il n'est pas forcément responsable de ce qu'on lui reproche. Il y a toujours une ou plusieurs raisons qui peuvent expliquer qu'un élève soit difficile, indiscipliné, violent, inattentif, en difficulté scolaire, lent... En face d'un élève qui pose problème, il faut essayer de comprendre et repérer les causes : en parlant avec lui, en l'observant, en discutant avec ses professeurs précédents ou ses parents, ou en faisant appel au psychologue scolaire.

 

On pourra alors découvrir qu'il est lent parce qu'il voit mal, ou qu'il souffre de troubles neurovisuels, de dyspraxie, de déficit d'attention...

 

Il est agressif, indiscipliné et colérique parce qu'il est trop sensible, qu'il manque d'assurance, qu'il vit dans un milieu insécurisant ou violent, qu'il n'a jamais connu de cadre éducatif à la maison, qu'il est dépressif, qu'il est battu, qu'il est hyperactif et ne peut pas se contrôler, parce qu'un trouble d'apprentissage le décourage et altère sévèrement son estime de soi...

 

Tout peut s'expliquer et doit être expliqué. On ne peut pas aider un élève à améliorer son comportement ou son travail sans comprendre quel est son problème.

 

Et, surtout, il ne faut pas oublier qu'il va mal. Un enfant qui va bien, qui a des parents unis, aimants et disponibles, qui est en réussite à l'école, qui se fait des amis facilement, qui vit dans un milieu rassurant, qui est aimé et qui a conscience de sa valeur, n'a aucune raison d'être pénible. S'il l'est, c'est qu'il va mal. S'il va mal, il a besoin d'aide, de compassion, de compréhension. Lui faire des reproches ou le punir ne l'aidera pas à trouver la force de s'améliorer. Même s'il est insupportable !!! Un élève pénible ne l'est pas pour le plaisir. Il aimerait sûrement se comporter comme les autres et recevoir des compliments. Mais il ne le peut pas, il ne sait pas comment faire.

 

Je ne dis pas qu'il faut bannir totalement les reproches et les punitions, car ils permettent d'asseoir l'autorité et de poser le cadre. Mais il faut avoir conscience de leurs limites et de leur danger. Il faut être exigeant, mais aussi bienveillant. L'élève doit savoir qu'il n'est pas complètement responsable de la situation, qu'on sait que changer est difficile pour lui, mais qu'on va l'aider.

 

Ne pas oublier surtout que tout changement et toute tâche qui est difficile requièrent des efforts. Malheureusement, les efforts ne se voient pas. Les adultes (parents et enseignants) perçoivent que l'enfant réussit mieux certains jours que d'autres, s'applique plus ou moins et ils sont tentés de lui dire : "Je sais que tu peux mieux faire". Attention, une phrase de ce genre est néfaste : elle est la plupart du temps destinée à un élève qui fait plus d'efforts que les autres et à qui l'on reproche de ne pas en faire assez. Comment pourrait-il ne pas se décourager ?

 

Il faut comprendre que les efforts sont coûteux et qu'il n'est donc pas possible de faire autant d'efforts tout le temps. Au lieu de reprocher à l'élève de ne pas avoir été en mesure de faire les efforts nécessaires pour rendre un travail aussi soigné qu'hier, il faut l'encourager et le féliciter lorsque le travail est mieux réussi ou plus propre que d'habitude. Pour aider un élève à progresser, il faut souligner le positif plutôt que le négatif.

 

Cela vaut surtout en cas de troubles d'apprentissage. Ne pas dire à un élève dyslexique qu'il a écrit comme un cochon en copiant au tableau et qu'il a fait énormément de fautes, mais attendre que son travail soit plus satisfaisant pour lui faire remarquer qu'il est capable de produire quelque chose de très bien, même si c'est très fatigant pour lui.

 

Il faut donner le sentiment aux élèves qu'ils sont compétents, capables de réussir ou du moins de progresser, qu'ils ont une valeur derrière leurs problèmes de comportement et de scolarité.

 

Motiver

 

La motivation est la clé de la réussite. Elle est indispensable et fragile. Il est difficile de motiver un élève qui ne l'est pas, et facile d'en décourager un autre. Là encore, il s'agit de comprendre pourquoi un élève n'est pas motivé ou pourquoi il se démotive.

 

D'autres informations sur ce chapitre plus détaillé : La motivation

 

Il faut retenir qu'il faut savoir féliciter, faire des critiques gentilles, constructives et positives lorsque c'est possible, en évitant les négatives qui ne sont pas indispensables.

 

Pour donner le courage à un élève de faire des efforts et persévérer devant la difficulté, il faut aussi croire en lui.

 

L'effet pygmalion

 

Le concept d'"effet pygmalion" découle d'une expérience de Rosenthal & Jacobson. Voir sur Wikipédia : Cliquer ICI.

 

Si on fait croire à un enseignant qu'un groupe d'enfants est bon alors que le deuxième groupe est faible, il verra ses élèves du premier groupe progresser davantage que ceux du deuxième groupe.

 

Conclusion, il faut croire en ses élèves pour qu'ils puissent utiliser au mieux leurs capacités.

 

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