Les enfants perturbateurs

 

Vous avez un ou plusieurs élèves perturbateurs dans votre classe. Voici quelques éléments pour essayer de mieux les prendre en charge :

  

Comme pour chaque problème, il peut y avoir plusieurs causes. Afin de mieux prendre en charge ce genre d’enfant, il convient d’essayer de trouver la ou les causes de son comportement.

  

1. Les hyperactifs : la prise en charge passe par une psychothérapie, une psychomotricité, un traitement médicamenteux ( Ritaline ).

 

 2. Les enfants perturbés (problèmes psychologiques, parents qui se séparent, angoisse…) : ils ont besoin d’une psychothérapie, de cadres et d’affection. Il faut leur montrer qu’on n’est pas déstabilisé par leur comportement difficile parce qu’ils ont besoin de repères, de personnes solides qui les rassurent. Certains peuvent bénéficier d’une aide sociale (AEMO, aide éducative à domicile).

  

3. Les enfants dépressifs : eux aussi ont besoin d’une prise en charge en psychothérapie, parfois d’un antidépresseur et évidemment d’un enseignant solide et bienveillant.

  

4. Les enfants surdoués : ils ont avant tout besoin qu’on comprenne d’où vient leur problème, qu’on leur explique leur précocité et ce que ça engendre chez eux : Le sentiment d’être différent, anormal, l’ennui face à des enseignements trop faciles et un rythme de travail trop lent, le manque de confiance en eux, leur anxiété inhérente à leur grande lucidité et leur hypersensibilité. Une psychothérapie peut être nécessaire. Un saut de classe peut parfois résoudre le problème de comportement.

  

5. Les enfants non cadrés, qui n’ont pas de limites, de repères éducatifs chez eux : ils ont besoin de fermeté mais il faut faire attention à bien souligner leurs efforts lorsqu’ils se comportent correctement. On peut mettre en place un contrat avec des bonhommes qui sourient ou non… Pour les enfants de maternelle qui cherchent par tous les moyens à attirer l’attention de l’enseignante, il faut répondre de façon cohérente pour réprimer les mauvais comportements et encourager les bons : lorsque l’enfant se comporte mal, il faut le punir, l’exclure, lui expliquer que lorsqu’il se comporte ainsi, on n’a pas envie de s’occuper de lui. Par contre, lorsqu’il se comporte bien, lorsque finalement, il se fait oublier, il faut lui donner ce temps et cette attention qu’il demande mal la plupart du temps. Il ne faut pas s’occuper de lui quand il le demande par un mauvais comportement mais lui offrir du temps quand il le mérite.

  

6. Les enfants abandonniques : certains enfants ont vécu des ruptures familiales, affectives, des abandons : ce sont essentiellement les enfants adoptés (donc abandonnés), les enfants placés en famille d’accueil, ceux dont les parents séparés s’occupent et se préoccupent peu, ceux aussi dont les parents ne s’occupent pas assez, tous occupés à leur profession. Ces enfants se perçoivent généralement comme mauvais, inintéressants : on les abandonne, on ne se soucie pas assez d’eux parce qu’ils n’en valent pas la peine, ils sont nuls. Dès lors, ils vont développer un mauvais comportement (et/ou une dépression) parce qu’ils veulent tester l’adulte pour voir si cet adulte-là va rester ou encore les abandonner. Un comportement difficile est un moyen rapide de savoir si l’adulte, même excédé et épuisé, maintiendra son affection. De plus, ces enfants qui ont une mauvaise image d’eux-mêmes ont parfois des difficultés à se voir autrement que comme des sales gosses, ils en adoptent donc le comportement. Ils ne savent pas qu’ils peuvent être gentils et ils ne savent pas comment l’être. Cela revient pour eux à être un autre que celui qu’ils sont. C’est leur identité d’être insupportable. Ils ne sont pas sûrs de leurs liens affectifs, ils sont au moins sûr de ça : ils sont ce qu’ils sont, ils sont comme ils sont, c'est-à-dire pénibles. Comment changer ? Ces enfants ont besoin d’enseignants forts, stables, équilibrés, calmes et sûrs d’eux. L’idéal serait de ne pas confier ces enfants à n’importe quel enseignant lorsqu’il est possible de choisir. Ils ont besoin d’une psychothérapie et/ou un accompagnement éducatif social. Si leur comportement est trop difficilement gérable au sein de la classe et empêche l’enseignant de faire classe pour ses autres élèves, si l’accueil de cet enfant se fait aux dépends des autres, la présence d’un AVS peut se justifier.

  

7. Les enfants qui ont un trouble de la personnalité (un trouble du spectre autistique ou un trouble psychiatrique) ont besoin d’un lourd suivi extérieur et parfois il sera judicieux d’accueillir l’enfant à temps partiel afin qu’il bénéficie d’une prise en charge conséquente (CATTP, Hôpital de jour, Jardin d’enfant thérapeutique). L’AVS est, là aussi, tout à fait indiquée.

  

8. Les enfants qui ne comprennent pas ce qu’on leur dit, ce qui se passe autour d’eux ne peuvent pas répondre de façon adéquate et développent des comportements inadaptés et perturbateurs. Ce peut être le cas des dysphasiques, des sourds non diagnostiqués et non appareillés et des déficients intellectuels. La prise en charge de ces enfants consiste à mettre du sens afin que leur comportement perturbateur ne soit plus la seule réponse possible pour eux. Il faut les rééduquer (orthophonie, prothèse auditive, pédagogie adaptée, psychothérapie, orientation…) pour qu’ils apprennent à mieux comprendre et à mieux répondre.

  

En conclusion :

  

Il est possible de demander de l’aide à la MDPH, car les troubles du comportement peuvent être considérés comme une situation de handicap : il est possible d’obtenir un temps de présence d’AVS, l’intervention d’un SESSAD en lien avec un ITEP (donc spécialisé dans la prise en charge des troubles du comportement) ou une orientation en ITEP.

Il n’y a pas de remède miracle. Chaque cas est un cas particulier. Prendre en charge un enfant perturbateur nécessite de savoir ce qui peut expliquer son comportement, donc la première chose à faire est d'appeler le psychologue scolaire !

 

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